Interview Ania Baïri

Ania est ingénieure, diplômée de Centrale Supelec en 2008. Après un parcours débuté en Gestion de projet industriel, elle obtient un Master en Micro et Nanotechnologies et s’oriente vers le conseil en Assurances. Après plusieurs expériences en conseil, Ania rejoint Audaé en 2018 en tant que Manager.

Pourquoi avez-vous choisi le conseil ?

J’ai commencé ma carrière dans l’industrie en collaboration avec différents types d’interlocuteurs sur de la gestion de projet disons classique et sur des problématiques très techniques. Cela m’a permis de comprendre que le monde du conseil permettait de travailler sur des projets transverses, en consolidant les besoins de chacun pour aller vers un objectif précis.

Mon métier de consultant a été un véritable tremplin qui m’a permis de mettre en œuvre une certaine agilité intellectuelle.

Avez-vous un secteur de prédilection dans le conseil ?

J’ai une curiosité et une sympathie particulière pour tous les domaines financiers même si j’ai clairement une préférence pour le monde de l’assurance ; en particulier tout ce qui touche la santé, la retraite et la prévoyance. La pluralité des compétences que ce secteur demande me parle et le challenge intellectuel qu’il représente aussi.

Les modèles actuariels mis en œuvre dans les domaines santé/ retraite et Prévoyance sont particulièrement intéressants d’un point de vue technique, scientifique mais aussi par leurs aspects réglementaires, légaux et sociétaux que nous devons prendre en compte.

En effet, les réglementations touchant les plans de retraite ou de couverture santé ont des impacts sur toute la chaîne assurantielle, de la conception des produits à l’impact financier au sein de la structure (actifs de couverture, trésorerie, etc…) ainsi que sur les conventions collectives, socle du contrat social. En 2010, par exemple, la réforme des retraites a eu des impacts forts en termes de droits. L’allongement de la durée légale de cotisation et de l’âge de départ à la retraite impliquent de comprendre les droits existants pour différents statuts (secteur privé, fonction publique d’État, fonction hospitalière, fonction publique locale) avant de pouvoir intégrer les dispositions de la loi.

Le conseil en assurances comprend cette particularité d’avoir un impact social et sociétal directement sur les personnes et sur leur quotidien.

Quels sont les sujets actuels dans les métiers de la santé- prévoyance – retraite ?

Côté assurance retraite, les sujets d’actualités sont : les évolutions légales sur les diverses réformes des retraites (Réforme Woerth de 2010, Réformes Hollande de 2013-2014), et leurs impacts ALM ; les évolutions règlementaires liées à IFRS 9 et IFRS 17 et la surveillance « accrue » des actifs utilisés pour la couverture des provisions retraite et santé.

Du point de vue pratique, les assurances et mutuelles ont ainsi vu évoluer leur stratégie d’investissement de manière à assurer la conformité réglementaire, d’où de nombreux challenges en termes de constitution de portefeuille d’actifs.

Le cœur des produits d’assurance santé oblige également les assureurs à segmenter le marché, à développer et mettre en place une expérience client. Ainsi la stratégie marketing a un impact réel en termes de produits d’assurance qui s’adapte aux problématiques individuelles des clients finaux. Un exemple criant est celui des produits d’assurance santé. Historiquement, ceux-ci étaient peu diversifiés et s’adressaient à toutes les classes d’âge sans différenciation. On peut citer par exemple les mutuelles familiales qui proposaient une couverture unique pour tous les membres de la famille, quels que soient leurs besoins. On constate aujourd’hui une segmentation des produits d’assurance santé selon l’âge, le métier, les secteurs médicaux préférentiels, etc…

A ceci s’ajoute une tendance claire à la digitalisation permettant une gestion aisée des services et permettant aux mutuelles et assurances de parfaire leurs connaissances client à travers ces outils. On peut citer par exemple les outils mis en place par les métiers du marketing permettant de comprendre le parcours client et d’améliorer leur ciblage (parcours web, géolocalisation).

Quel genre de problématiques rencontrez-vous en mission ?

Le conseil est un métier d’accompagnement, de compréhension et d’avenir. Chacune des missions est un nouveau challenge : que ce soit dans la compréhension technique, l’adaptation à son client, ou les problématiques humaines à comprendre.

Les problématiques que nous traitons généralement en mission sont :

  • La connaissance client: on remarque une certaine déconnexion entre les produits vendus et la connaissance client et également un manque de culture autour du domaine épargne / retraite / prévoyance.
  • Organisationnelles: la compréhension des connexions et problématiques politiques entre services est un élément primordial. La qualité d’une mission est fortement dépendante du respect de la gouvernance des projets, ce qui n’est pas forcément évident lorsque l’on provient de l’extérieur de la structure.
  • Acculturation des équipes: il y a un réel travail à faire autour de l’accompagnement du changement des règlementations à mettre en place et une véritable capitalisation autour de ces mises en place à effectuer (plans de communication, formations, échanges).

Je dirais que les domaines santé / retraite / prévoyance sont des domaines qui ont souvent été desservis. De ce fait, la « mise à niveau » commerciale a impliqué une évolution très rapide au cours des dernières années. Je pense qu’on verra bientôt apparaître des expertises spécifiques à la santé.

 Pourquoi les clients font appel à du conseil dans ce secteur ?

Nos clients présentent une stratégie globale des entreprises qui est portée en général par les lignes métiers. Les entreprises ont besoin de challenger leurs stratégies et les consultants peuvent leur apporter ce regard extérieur et neutre. De nos jours les consultants sont de plus en plus « experts », non pas en termes de savoirs et de connaissances, mais ils ont simplement la possibilité de comparer les organisations et d’apporter une vision extérieure, plus objective et différente.

Pourquoi avez-vous choisi Audaé ?

Je suis passée par différents types de structures, audit ou conseil, de grandes ou de moyennes tailles. Je ressens aujourd’hui le besoin de participer au développement d’un cabinet sous toutes ses formes. De plus la vision bienveillante en interne ou vis-à-vis des clients que vous m’avez présentée lorsque nous avons fait connaissance m’a vraiment séduite. Audaé a une taille parfaite pour pouvoir apporter mes compétences sur les missions, être aussi écoutée par la direction et donc avoir la possibilité de participer étroitement au développement du cabinet. L’autre point majeur qui a fait pencher la balance a été la qualité des missions. Je vois Audaé comme un cabinet de conseil avec une forte expertise et, cela me correspond bien.

Quel conseil donneriez-vous aux consultants de demain ?

« N’ayez pas peur de demander, de vous tromper, de vous confronter à l’inconnu. C’est comme ça que l’on apprend. » Ania nous confie qu’il est important de trouver sa voie et son équilibre pour être épanouie : « tout est bien du moment qu’on l’a choisi !»

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